La Sainte-Famille, un Ehpad situé dans la commune de Marquise dans le Boulonnais, mise sur la présence de chiens pour divertir ses résidents. Les chiots Pepper et Phidji rendent ainsi visite aux pensionnaires une fois par semaine. Cette activité, qui rejoint d’autres initiatives similaires prises dans les Ehpad de France, n’a pas été choisie au hasard.
Toutes les études le prouvent : la proximité des animaux de compagnie a de multiples effets bénéfiques sur les seniors. Nécessitant d’être promenés trois fois par jour, les chiens permettent à leurs maîtres d’entretenir leur condition physique, diminuant notamment les risques de maladies cardio-vasculaires. Ils sont aussi très bénéfiques aux personnes atteintes d’Alzheimer : le rythme régulier et les habitudes bien ancrées des compagnons à quatre pattes permettent aux malades de continuer à se repérer dans le temps. Sans compter que prendre soin d’un animal a pour conséquence essentielle de stimuler le cerveau. Les bénéfices se font également sentir au niveau affectif : l’animal offre un remède à l’isolement ainsi qu’un sentiment de responsabilité qui alimentent le moteur de vie des seniors.
Dans son best-seller Guérir, le docteur David Servan-Schreiber atteste des bienfaits du lien entre la personne âgée et l’animal. Lorsqu’il était psychiatre à l’hôpital de Pittsburgh aux Etats-Unis, il raconte qu’il était souvent consulté afin de prescrire des antidépresseurs ou des anxiolytiques à des personnes âgées fragilisées psychologiquement, à la suite d’un pontage ou d’une fracture du col du fémur par exemple. A ses yeux cependant, aucun médicament n’avait le pouvoir de remédier à la cause profonde du mal-être psychique de ces seniors, à savoir la solitude. Isolés, vivant pour la plupart quasiment reclus chez eux, avec des déplacements de plus en plus limités, il était urgent que ces convalescents recréent du lien. Prenant ses collègues médecins de court, David Servan-Schreiber avait alors entrepris de rédiger des prescriptions pour… des animaux de compagnie, en lieu et place de médicaments.
Il prenait soin d’attacher à son ordonnance un imprimé résumant les différentes études scientifiques qui prouvaient tous les bienfaits des animaux domestiques sur la santé. Des hommes et des femmes présentant de dangereuses arythmies suite à un infarctus avaient notamment été suivis pendant un an. Conclusion : ceux qui possédaient un animal avaient six fois moins de risque de décéder dans l’année suivante que les autres. Ou bien cette autre étude, montrant que les personnes âgées possédant un animal étaient bien plus à l’abri de la dépression et qu’elles consultaient moins souvent leur médecin.
L’équilibre physiologique dépend pour une large part de la qualité des relations affectives, que ce soit avec les proches, les voisins ou même un animal. Les maisons de retraite – de plus en plus nombreuses- qui acceptent les résidents avec animaux de compagnie l’ont parfaitement compris.
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